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lorsqu’Henriette saisissant son trouble… Venez mylord, lui dit-elle, venez voir si j’ai envie de vous tromper : conduisez-moi vous-même chez ma mère, venez me demander à elle, et vous verrez si je servirai vos desirs. Fille incompréhensible, dit le lord, Eh bien !… eh bien oui ! je te cède une seconde fois ; mais si malheureusement tu m’abuses encore, il n’est aucune force humaine qui puisse te soustraire aux effets de ma vengeance… souviens-toi qu’elle sera terrible… qu’elle coûtera du sang aux objets qui te seront les plus chers, et qu’il n’en sera pas un seul, de tous ceux qui t’entourent, que ma main n’immole à tes pieds. — Je me soumets à tout mylord, partons, ne me laissez pas plus long-temps dans l’inquiétude où je suis de ma mère ; il ne manque à mon bonheur que son aveu… que de la savoir sans danger… et vos desirs se couronnent à l’instant. Mylord demande des chevaux… Je ne vous accompagnerai pas, dit-il à Henriette, je ne dois point choisir ce moment pour paraître chez vos