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tion que la délicatesse remplace dans mon cœur les sentimens que je vous y vois blâmer… et quand je tais tout pour vous plaire… quand je sacrifie tout pour obtenir un cœur… dont la possession me devenait inutile, si je n’eusse écouté que mes desirs, la récompense en est de me voir fermer votre porte… Non, non, perfide, n’espérez pas de m’échapper encore… ne l’espérez pas miss… vos tentatives seraient inutiles. — Faites de moi ce que vous voudrez mylord, je suis entre vos mains… (et versant involontairement quelques larmes…) vous m’obtenez sans doute aux dépends des jours de ma mère… N’importe, faites de moi ce que vous voudrez, vous dis-je, je ne veux employer aucun moyen de défense… mais s’il était possible que vous entendissiez la vérité, sans l’accuser d’artifice, je vous demanderais mylord, si les refus que vous avez essuyés, ne sont pas des preuves certaines, et de l’aveu que j’ai fait des sentimens que vous m’avez inspiré, et de la frayeur qu’on a eu de leur puissance sur moi ?… qu’eût-