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tête, lorsqu’on vint l’avertir que toute la société de Wateley, qui ne courait pas trop le grand monde depuis que les affaires de Williams prenaient une aussi fâcheuse tournure, devait pourtant se rendre le lendemain au théâtre de Druri-Lane, où Garrick, qui s’occupait pour lors de sa retraite, devait jouer pour la dernière fois dans Hamlet.

L’esprit atroce de Granwel conçoit de ce moment le projet le plus noir que puisse inspirer la scélératesse ; il ne se résout à rien moins qu’à faire arrêter miss Stralson à la comédie, et à la faire conduire dès le même soir à Brid-well[1].

Jetons quelque jour sur cet exécrable dessein.

Une fille nommée Nanci, courtisanne très-célèbre, venait de s’échapper nouvellement de Dublin ; après y avoir fait une multitude de vols, y avoir publiquement dérangé plusieurs Irlandais, elle avait passé en Angleterre, où, quoique récemment arrivée, elle s’était pourtant

  1. Maison des femmes de mauvaise vie.