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Williams s’y rendait de son côté. Mylord Granwel, toujours bien servi, n’ignorait aucune des démarches, et cherchait à tirer parti de toutes, pour y trouver des moyens de satisfaire et sa vengeance et ses coupables desirs. Un mois s’écoula cependant sans qu’il en eût pu rencontrer encore, et sans qu’il cessât d’agir sourdement d’autre part.

Clark arrivé de Herreford, instruit par sir Jacques, entamait déjà l’histoire de la succession, puissamment soutenu par Granwel et par ses amis ; tout cela tracassait le malheureux Williams, que le prétendu capitaine O-Donel escroquant chaque jour, réduisait d’autre part à ne savoir bientôt plus où donner de la tête ; mais ces manœuvres traînant trop en longueur au gré des fougueux desirs du lord, il n’en desirait pas avec moins d’empressement une occasion plus prochaine d’humilier la malheureuse Henriette. Il voulait la revoir à ses genoux, il voulait la punir de l’artifice qu’elle avait employé avec lui ; tels étaient les funestes projets conçus par sa maudite