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troubler mon repos ? Pourquoi me faites-vous mener dans une maison inconnue, lorsque me confiant à des hommes publics, j’imagine qu’ils me conduiront où je leur ordonne ? D’après cette certitude mylord, est-ce à vous de me donner des loix ? ne me devriez-vous pas des excuses, au lieu de m’imposer des conditions ?… (et voyant Granwel faire un geste de mécontentement…) Néanmoins permettez mylord, reprit-elle avec vivacité, permettez que je m’explique : ce premier tort qu’excuse si vous voulez, l’amour que vous prétendez ressentir, vous le réparez par le sacrifice le plus généreux, le plus noble… Je dois vous en savoir gré sans doute, je vous l’ai promis, je ne m’en dédis pas ; venez chez mes parens, mylord, je les engagerai à vous traiter comme vous le méritez, l’habitude de vous voir ranimera sans cesse dans mon cœur, les sentiment de reconnaissance que vous y avez fait éclore ; espérez tout de là, vous me mésestimeriez si je vous en disais da-