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Madame de Dulfort fut désolée sans doute ; ce jeune homme très-intéressant par lui-même, lui était trop particulièrement recommandé pour ne pas déplorer sa perte ; mais elle sentit les raisons du silence, elle vit que l’éclat, en me perdant, ne rendrait pas la vie à son protégé, et elle se tut. Madame de Lérince, malgré la sévérité de ses principes, et l’excessive régularité de ses mœurs, se conduisit encore mieux, s’il est possible, parce que la prudence et l’humanité sont les caractères distinctifs de la vraie piété ; elle publia d’abord dans la maison, que j’avais fait la folie de vouloir retourner à Paris pendant la nuit pour jouir de la fraîcheur du temps, qu’elle était parfaitement instruite de cette petite extravagance ; qu’au reste j’avais d’autant mieux fait, que son projet à elle, était d’y aller souper le même soir, sous ce prétexte elle y renvoya tout son monde. Une fois seule avec monsieur de Saint-Prât et son amie, on envoya chercher le curé ; le pasteur de madame de Lérince devait