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ques principes de vertu, et j’abandonne sa cause ; mais si elle est au contraire démontrée utile par-tout, s’il n’est aucune nation, aucun état, aucune société, aucun individu qui puissent s’en passer, si l’homme, en un mot, ne peut vivre ni heureux ni en sûreté sans elle, aurai-je tort, ô, mon enfant, de t’exhorter à ne t’en écarter jamais ? Vois, Florville, continua mon bienfaiteur, en me pressant dans ses bras, vois où t’ont fait tomber tes premiers égaremens ; et si l’erreur te sollicite encore, si la séduction ou ta faiblesse te préparent de nouveaux piéges, songe aux malheurs de tes premiers écarts, songe à un homme qui t’aime comme sa propre fille… dont tes fautes déchireraient le cœur, et tu trouveras dans ces réflexions toute la force qu’exige le culte des vertus, où je veux te rendre à jamais.

Monsieur de Saint-Prât toujours dans ces mêmes principes, ne m’offrit point sa maison, mais il me proposa d’aller vivre avec une de ses parentes, femme aussi célèbre par la haute piété dans