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Histoire de Mlle. de Florville.

Les intentions que vous avez sur moi, monsieur, ne permettent plus que l’on vous en impose ; vous avez vu monsieur de Saint-Prât, auquel on vous a dit que j’appartenais, lui-même a daigné vous le certifier, et cependant sur cet objet vous avez été trompé de toutes parts. Ma naissance m’est inconnue, je n’ai jamais eu la satisfaction de savoir à qui je la devais ; je fus trouvée, peu de jours après avoir reçu la vie, dans une barcelonette de taffetas vert, à la porte de l’hôtel de monsieur de Saint-Prât, avec une lettre anonyme attachée au pavillon de mon berceau, où était simplement écrit :

« Vous n’avez point d’enfans depuis dix ans que vous êtes marié, vous en desirez tous les jours, adoptez celle-là, son sang est pur, elle est le fruit du plus chaste hymen et non du libertinage, sa naissance est honnête. Si la petite fille ne vous plaît pas, vous la ferez porter aux Enfans-Trouvés. Ne faites point de perquisitions, aucunes