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et que l’histoire de mademoiselle de Florville entendue, elle deviendrait sa femme le lendemain… Mais, monsieur, dit cette aimable fille, si tous ces préparatifs peuvent être inutiles, pourquoi les faire ?… Si je vous persuade que je ne suis pas née pour vous appartenir ?… Voilà ce que vous ne me prouverez jamais, mademoiselle, répondit l’honnête Courval, voilà ce dont je vous défie de me convaincre ; ainsi partons, je vous en conjure, et ne vous opposez point à mes desseins. Il n’y eut pas moyen de rien gagner sur ce dernier objet, tout fut disposé, on partit pour Courval ; cependant on y fut seul, mademoiselle de Florville l’avait exigé ; les choses qu’elle avait à dire ne devaient être révélées qu’à l’homme qui voulait bien se lier à elle, ainsi personne ne fut admis ; et le lendemain de son arrivée, cette belle et intéressante personne ayant prié monsieur de Courval de l’entendre, elle lui raconta les événemens de sa vie dans les termes suivans.