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il les prie très-instamment de s’informer parmi leurs connaissances, d’une personne de trente à trente-cinq ans, veuve ou fille, et qui put remplir son objet.

Dès le sur-lendemain un de ses anciens confrères, vint lui dire qu’il imaginait avoir trouvé positivement ce qui lui convenait. La demoiselle que je vous offre, lui dit cet ami, a deux choses contre elle, je dois commencer par vous les dire, afin de vous consoler après, en vous faisant le récit de ses bonnes qualités ; on est bien sûr qu’elle n’a ni père ni mère, mais on ignore absolument qui ils furent, et où elle les a perdu ; ce que l’on sait, continua le médiateur, c’est qu’elle est cousine de monsieur de Saint-Prât, homme connu, qui l’avoue, qui l’estime et qui vous en fera l’éloge le moins suspect, et le mieux mérité. Elle n’a aucun bien de ses parens, mais elle a quatre mille francs de pension de ce monsieur de Saint-Prât, dans la maison duquel elle a été élevée, et où elle a passé toute sa jeunesse : voilà un premier tort ; passons au second, dit l’ami