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tagnes inaccessibles et dans laquelle on ne pouvait pénétrer que par le seul sentier que pratiquait Franlo ; à la gorge de ce sentier était un poste de dix de ces scélérats, relevé trois fois la semaine, et qui veillait constamment jour et nuit. Une fois dans la plaine on trouvait une mauvaise bourgade, formée d’une centaine de huttes, à la manière des sauvages, à la tête desquelles était une maison assez propre, composée de deux étages, partout environnée de hauts murs et appartenant au chef. C’était-là son séjour, et en même-temps la citadelle de la place, l’endroit où se tenaient les magasins, les armes et les prisonniers ; deux souterrains profonds et bien voûtés servaient à ces usages ; sur eux, étaient bâtis trois petites pièces au rez-de-chaussée, une cuisine, une chambre, une petite salle, et au-dessus un appartement assez commode pour la femme du capitaine, terminé par un cabinet de sûreté pour les trésors. Un domestique fort rustre, et une fille servant de cuisinière, étaient tout le train de la