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sur le piano avec toute la précision des plus grands maîtres. On invite mademoiselle de Faxelange à lire quelques traits de Pope en anglais ; Franlo lie sur-le-champ la conversation dans cette langue, et prouve qu’il la possède au mieux.

Cependant la visite se termina sans qu’il fût rien échappé au baron, qui témoigna sa façon de penser sur mademoiselle de Faxelange, et le père de cette jeune personne enthousiasmé de sa nouvelle connaissance, ne voulut jamais se séparer sans une promesse intime de monsieur de Franlo de venir dîner chez lui le dimanche d’ensuite.

Madame de Faxelange moins engouée, en raisonnant le soir sur ce personnage, ne se rencontra pas tout-à-fait de l’avis de son époux ; elle trouvait, disait-elle, à cet homme, quelque chose de si révoltant au premier coup-d’œil, qu’il lui semblait que s’il venait à desirer sa fille, elle ne la lui donnerait jamais qu’avec beaucoup de peine. Son mari combattit cette répugnance ; Franlo était, disait-il, un homme charmant, il était impossible