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consoler une mère qui vous adore. Williams part, mais sans prendre le superbe présent que lui destine Granwel, il ne daigne pas même s’informer si cette somme l’attend ou non ; cette démarche eut eu l’apparence du doute, et ces braves et honnêtes gens sont loin d’en avoir. Williams arrive… grand dieu !… il arrive… et ma plume s’arrête, elle se refuse au détail des horreurs qui attendent ce malheureux amant. Ô furies de l’enfer ! accourez, prêtez-moi vos couleuvres, que ce soit de leurs dards étincelans que ma main trace ici les horreurs qui me restent à décrire encore.

Ô ma chère Henriette, dit Granwel, en entrant le matin chez sa captive, avec l’air du bonheur et de la joie, venez jouir de la surprise que j’ai eu l’art de vous ménager, accourez chère miss, je n’ai voulu vous montrer Williams qu’aux pieds même des autels où il va recevoir votre main… suivez-moi, miss, il vous attend. — Lui, mylord… lui, grand dieu !… Williams… il est à l’autel… et c’est à vous que je le dois… Ô mylord,