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amant dévoré du desir de vous plaire et du besoin de vous servir. — Vous…… m’aimer…… juste ciel ! et quelles prétentions pouvez-vous former sur moi, monsieur ? Vous êtes enchaîné par les nœuds de l’hymen, et je le suis par les loix de l’amour. — La seconde difficulté est plus affreuse que l’autre ; peut-être vous ferais-je bien des sacrifices… mais vous seriez loin de vouloir m’imiter. — Monsieur le duc oublie-t-il que je l’ai supplié de me faire parler à la reine, et que ce n’est que dans cette intention que mon père a permis que je vinsse à Amboise ? — Juliette oublie-t-elle que son père est coupable, et que je n’ai qu’un ordre à donner pour qu’il soit aujourd’hui dans les fers ? — Je me retirerai donc, si vous le permettez, monsieur ; car je ne suppose pas que vous abusiez du droit des gens, au point de me retenir ici malgré moi, quand je ne m’y suis rendu que sous votre sauf-conduit ? — Non, Juliette, vous êtes libre ; il n’y a que moi, qui ne le suis pas devant vous… vous êtes libre, Juliette ; mais je