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connaissez les Français, vous qui les avez commandé dans les champs de la gloire, pouvez-vous imaginer que le refus d’admettre telle ou telle opinion, puisse jamais éteindre en eux l’amour de la patrie ? Voulez-vous les ramener, ces braves gens, le voulez-vous sincèrement ? Montrez-vous plus humain et plus juste ; usez de votre autorité pour faire des heureux, et non pour verser le sang de ceux dont tout le tort est de penser différemment que vous. Convainquez-nous, monsieur ; mais ne nous assassinez pas : que nos ministres puissent raisonner avec vos pasteurs ; et le peuple, éclairé par ces discussions, se rendra sans contrainte aux meilleurs argumens. Le plus mauvais de tous, est un échafaud ; le glaive est l’arme, de celui qui a tort, il est la commune ressource de l’ignorance et de la stupidité ; il fait des prosélytes, il enflamme le zèle et ne ramène jamais. Sans les édits des Nérons, des Dioclétiens, la religion chrétienne serait encore ignorée sur la terre ; encore une fois, monsieur le duc, nous sommes prêts à quitter les signes de ce