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profonde du cœur de l’homme, véritable dédale de la nature, peut seul inspirer le romancier, dont l’ouvrage doit nous faire voir l’homme, non pas seulement ce qu’il est, ou ce qu’il se montre, c’est le devoir de l’historien, mais tel qu’il peut être, tel que doivent le rendre les modifications du vice, et toutes les secousses des passions ; il faut donc les connaître toutes, il faut donc les employer toutes, si l’on veut travailler ce genre ; là, nous apprîmes aussi, que ce n’est pas toujours en faisant triompher la vertu qu’on intéresse ; qu’il faut y tendre bien certainement autant qu’on le peut, mais que cette règle, ni dans la nature, ni dans Aristote, mais seulement celle, à laquelle nous voudrions que tous les hommes s’assujettissent pour notre bonheur, n’est nullement essentielle dans le roman, n’est pas même celle, qui doit conduire à l’intérêt ; car lorsque la vertu triomphe, les choses étant ce qu’elles doivent être, nos larmes sont