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le long de la balustrade ; le génie est à ses côtés, et au bout de trois lieues parcourues en moins de six minutes, le ballon s’abat sur une petite élévation ; nos amans descendent au milieu de leur suite qu’ils y trouvent déjà rassemblée ; Puissante les reçoit ; et tous les yeux se fixent vers le tableau qui doit intéresser.

Sur une esplanade d’environ six arpens, dirigée en amphithéâtre, de manière qu’aucune partie de l’optique ne peut échapper à l’œil, se trouve une ville entière, ornée de bâtimens superbes ; des temples, des tours, des pyramides s’élèvent dans les nues, on y distingue les rues, les murailles, les jardins qui l’entourent, et le grand chemin qui y conduit, au bord duquel est le tertre où se trouvent Ceilcour et sa dame. Sur la droite de ce point de vue, relativement aux spectateurs, s’élève un volcan énorme qui vomit jusqu’au ciel, les feux nourris dans ses entrailles, et les nues obscurcissant le Soleil paraissent recéler la foudre au milieu d’elles.