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jamais ; voluptueux amant de Guion, ton âme avait besoin d’aimer, ton esprit éprouvait celui de peindre ; en abandonnant le pédantisme, ou l’orgueil d’apprendre à régner, nous eussions eu de toi des chef-d’œuvres, au lieu d’un livre qu’on ne lit plus. Il n’en sera pas de même de toi, délicieux Scarron, jusqu’à la fin du monde, ton immortel roman fera rire, tes tableaux ne vieilliront jamais. Télémaque qui n’avait qu’un siècle à vivre, périra sous les ruines de ce siècle qui n’est déjà plus ; et tes comédiens du Mans, cher et aimable enfant de la folie, amuseront même les plus graves lecteurs, tant qu’il y aura des hommes sur la terre.

Vers la fin du même siècle, la fille du célèbre Poisson, (madame de Gomez)

dans un genre bien différent, que les écrivains de son sexe qui l’avaient précédé, écrivit des ouvrages, qui pour cela n’en étaient pas moins agréables ; et ses journées amusantes, ainsi que ses