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cette démarche assure votre triomphe en m’humiliant… régnez, princesse, régnez, vous en êtes digne, laissez-moi fuir votre présence, laissez-moi pour jamais ensevelir ma défaite et mon humiliation… et la petite femme disparaît, laissant encore la comtesse dans la complète illusion que celle qu’elle vient de voir est sa rivale, mais sans pouvoir démêler quelle fatalité bisarre peut l’amener en cette circonstance.

Êtes-vous satisfaite, madame, dit alors le génie, et consentirez-vous à me donner la main ? Oui, répond la comtesse, prévenue, mais aux conditions qu’avant de serrer nos nœuds, vous me donnerez à souper ce soir dans l’île des Diamans, et que jusqu’à l’heure de vous y rendre, je parcourerai tout à l’aise votre singulière habitation.

Les conditions s’accordent, et la comtesse continue de visiter les appartemens magiques du génie de la Lune. Elle arrive enfin dans un cabinet peint en porcelaine du Japon, au milieu duquel était une table, contenant un petit palais de