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les plus élégantes ; elle touche fort peu de choses, mais elle en desire beaucoup ; et comme elle était scrupuleusement observée, et qu’on ne perdait aucun de ses gestes, ni de ses regards, on marque avec la même exactitude, et ce qu’elle indique et ce qu’elle desire ; on observe de même qu’elle loue la beauté de quelques-unes des femmes qui débitent les bijoux… et l’on verra bientôt de quelle maniére Ceilcour satisfait à ses moindres desirs.

À trente pas du château, notre héroïne voit arriver son amant sous l’emblème du génie de l’air, suivi de trente autres génies qui paraissent former sa cour. Madame, dit Oromasis, (on voudra bien sous ce nom reconnaître Ceilcour) j’étais loin de m’attendre à l’honneur que vous daignez me faire, vous m’auriez vu voler au-devant de vous, si j’eusse prévu cette faveur ; permettez-moi, continua-t-il en s’inclinant, de baiser la poussière de vos pieds, et de m’abaisser devant la divinité qui préside au Ciel et qui règle les mouvemens de