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allait donc fléchir devant l’idole, sans qu’il en résultât rien qui pût alarmer l’amant, ni rien qui dût éclipser la maîtresse.

Dolsé se nommait Irène : un bouquet offert à cette aimable veuve le jour de sa fête, était le prétexte du divertissement préparé.

Elle arrive : à une lieue du château on quittait la route pour entrer dans les avenues. Un char de nacre, formant une espèce de trône recouvert d’un pavillon verd et or, attelé de six cerfs ornés de fleurs et de rubans, conduit par un jeune garçon représentant l’amour, attendait la baronne au bord du chemin ; elle est enlevée de sa voiture, et portée sur ce trône par douze jeunes filles sous l’emblème des jeux et des ris ; cinquante chevaliers armés à l’antique escortent le char, la lance en arrêt, et tout arrive en fendant les airs.

À peine dans les cours du château, une grande femme habillée comme dans les temps de la chevalerie, escortée de