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triomphe, elle ne trouverait que de l’humiliation. De quelle plus grande importance ne devenait-il pas encore de se bien défendre dans la supposition que Ceilcour eut le mariage pour but ; ne renoncerait-il pas à ce projet, s’il obtenait des mains de l’amour, ce qu’il ne desirait tenir que de l’hymen ? Il fallait donc le démêler, le retenir… le modérer, s’il s’enflammait par trop… le ranimer s’il s’échappait… Ainsi la ruse, la coquetterie, l’art et la fausseté devaient être les armes dont il fallait qu’elle se servît, pendant que la tendre Dolsé, toute livrée à sa candeur, n’allait montrer que de la vérité…… de l’innocence et de la tendresse ; mais la comtesse était seule, en formant tous ces projets : nous allons bientôt voir, si ce qu’une femme comme elle, résout dans le silence des passions, s’exécute de même quand on les enflamme.

Telle était la situation des choses, quand le duc décidé à la première partie de son épreuve, se détermine à débuter par la baronne. On était alors au