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Castelnau la parole qu’il lui avait donnée ; il fut trouver le duc de Guise, dont il était chéri, et dont il devait être respecté à toute sorte d’égards, et ne lui déguisant que le séjour de Raunai dans Amboise, il ne lui cacha rien de ce qu’il avait appris de Juliette.

Quel est votre objet, monsieur, lui dit fermement le comte : est-ce à celui qui gouverne l’état de se livrer à des passions… toujours dangereuses, quand on a la possibilité de faire autant de mal ? Oserez-vous immoler Castelnau pour vous rendre maître de Juliette ? et ferez-vous dépendre le sort de ce malheureux père de l’ignominie de la fille ? le duc un peu surpris de voir monsieur de Sancerre si parfaitement au fait, lui fit entrevoir, que quoiqu’il eût des enfans d’Anne d’Est, il pourrait néanmoins trouver des moyens de rupture à son mariage avec elle……

O mon cher duc ! interrompit le comte, voilà comme les passions déraisonnent, toujours ! Quoi ! vous romprez l’alliance contractée avec une princesse,