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Jouissez de votre grâce et de ma protection ; Dieu seul jugera nos âmes.

— Ah ! monsieur le duc, s’écria Castelnau en se retirant avec sa fille et son gendre, que cette tolérance précieuse vous éclaire jusqu’à votre dernier soupir, et notre malheureux pays ne verra plus son sein inondé du sang de ses enfants ; ce sang qui n’est dû qu’à la patrie, ne se répandra plus que pour elle, et bientôt la maîtresse du monde, elle verra tomber l’univers à ses pieds.

Le comte de Sancerre ne laissa point ignorer à la cour, la grande action du duc de Guise.

Les deux reines voulurent embrasser Juliette et Raunai. Ce fut là qu’on leur permit d’aller jouir en repos, dans leur province, de la liberté qu’on leur laissait sous le serment de ne jamais porter les armes contre l’état. Les reines accablèrent Juliette de présents.

Anne d’Est, même, qui n’avait appris une partie des torts de son époux, qu’avec leur sublime réparation, voulut voir sa rivale ; elle la pria en l’embrassant, d’accepter son portrait.

— Je vous le donne, lui dit cette princesse,