regards du duc quels pouvaient être ses projets.
— Ô Juliette, dit Raunai dans la plus extrême agitation, si ce barbare allait nous sacrifier l’un et l’autre ! Si nous avions nous-mêmes aiguisé le fer dont il va trancher le fil de nos jours, sans réussir à sauver Castelnau.
— Ne crains rien, dit fermement Juliette ; obéissons et remettons-nous au ciel du soin de nous préserver…. Il le fera, il n’abandonne jamais ni le malheur, ni la vertu ; Raunai…. fut-il entouré de tous ses gardes, il ne m’échappera pas, s’il veut nous trahir.
L’heure est venue…. nos deux amants s’embrassent ; ils prennent le ciel à témoin de leur infortune, de leur tendresse…. ils l’implorent, ils se jurent de périr ensemble, s’ils sont contraints de céder à la force et se préparent à se rendre chez monsieur de Guise.
Juliette aurait bien voulu voir avant le comte de Sancerre, il n’avait point paru chez lui du jour…. cette circonstance…. celle du bruit entendu dans le jardin…. tout cela la troublait, mais elle n’osait témoigner son