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l’avait déterminé à ne point parler de l’intérêt personnel que le duc avait à le condamner, si Juliette en cédent, ne rachetait les jours de son malheureux père.

Mais cet adroit ministre déguisa sa façon de penser ; il se contenta d’interdire sévèrement à Raunai et à Juliette la présence du baron de Castelnau.

Ce fut alors que Raunai se remontra.

Il dit au duc qu’il se rendait à ses ordres, que l’interrogatoire de monsieur de Castelnau étant fait, et que le ministre lui ayant dit de reparaître à cette époque, il venait lui demander instamment la liberté d’un homme…. de l’innocence duquel on avait dû se convaincre…. la permission de prendre sa place en prison, et à l’échafaud s’il n’éclaircissait sur-le-champ ce que paraissait désirer la cour…. c’est-à-dire à l’instant où le baron et sa fille auraient sans nuls dangers quitté le séjour d’Amboise.

— Si vous aviez pu vous concerter avec Castelnau, dit le duc, assurément il aurait parlé d’une autre manière ; nous n’avons point encore vu de protestant plus entêté de son erreur ; n’importe, Raunai, j’accepte vos