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entendre ? mais alors vous étiez dans la disgrâce et vous parliez à cœur ouvert.

Malheureux esclave de la faveur, pourquoi faut-il que pour complaire à un homme qui peut-être vous méprise, vous trahissiez aujourd’hui votre Dieu et votre conscience ?

Le chancelier confondu, ne digéra point ce reproche ; ennemi des Guise et de leur manière de gouverner, il mourut peu après du chagrin d’avoir partagé leurs torts. Le cardinal de Lorraine averti qu’il était très-mal, vint le voir ; Olivier, las de feindre, se retourna vers le mur, et ne daigna pas même lui dire une parole.

Cependant la présence d’esprit et la fermeté du baron fixèrent tous les regards sur lui, et lui attirèrent des partisans.

Au lieu de prononcer son arrêt, le duc le renvoya dans sa prison, mais sans s’expliquer, sans que son ami même, le comte de Sancerre, pût entrevoir ses résolutions.

Monsieur de Guise soupçonnait le baron instruit de ses vues sur Juliette, il voyait bien que c’était par prudence que Castelnau n’avait rien révélé sur cela…. Que la crainte d’entraîner avec lui sa malheureuse fille,