Page:Sade - Les Crimes de l’amour, 1881.djvu/39

Cette page n’a pas encore été corrigée

gloire de commander à des hommes libres, entraînés vers lui par le cœur, n’a plus sous sa verge de fer que des esclaves qui l’abhorrent.

— Votre père est coupable, Juliette, il est maintenant impossible de se faire illusion sur sa conduite ; le château dans lequel il était s’est trouvé rempli d’armes et de munitions ; on le croit, en un mot, le second chef de l’entreprise.

— Jamais mon père n’a changé de langage, monsieur : il a dit à Nemours, il a dit à Sancerre : « Qu’on me conduise aux pieds du trône, je ne demande qu’à être entendu. Les armes que vous me voyez, ne sont destinées que contre ceux qui veulent nous empêcher de l’être, et qui abusent d’un crédit usurpé, pour établir leur puissance sur la faiblesse et le malheur des peuples »…..

Voilà ce que mon père à dit ; voilà ce qu’il vous crie encore du fond de sa prison. Serais-je, en un mot, près de vous, monsieur, si mon père se croyait coupable ? Sa fille viendrait-elle dresser l’échafaud qu’il aurait cru mériter ?

— Un mot, un seul mot peut finir vos