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d’Amboise qu’on a l’infamie de les recevoir.

Heureusement, Raunai, détaché pour lors, n’était pas au château de son général lorsque tout ceci s’était passé.

Trouvant inutile d’y rentrer seul, il fut se joindre à Champs, à Coqueville, à Lamotte, à Bertrand-Chaudieu, qui conduisaient les milices de l’Ile-de-France, et concevant le danger que le baron et Juliette couraient vraisemblablement dans Amboise, il anima ces capitaines à la vengeance et les décida à une tentative dont nous apprendrons bientôt le succès.

Juliette ne tarda pas à savoir le malheureux sort de son père : elle ne douta plus qu’elle ne fût la cause des indignes procédés du duc de Guise.

— Le barbare, s’écria-t-elle, au comte de Sancerre assez généreux pour recevoir ses larmes et pour les partager, croit-il en m’enlevant ce que j’ai de plus précieux me contraindre à l’ignominie qu’il exige ?… Ah ! je lui prouverai quelle est Juliette ; je lui ferai voir qu’elle sait mourir ou se venger, mais qu’elle est incapable de se souiller d’opprobres.