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faire attaquer le baron de Castelnau dans son quartier de Noisai. Il ne doutait pas que s’il parvenait à s’emparer de ce chef, sa fille ne se rendît dès le même instant.

Jacques de Savoie, duc de Nemours, l’un des plus lestes et des meilleurs capitaines du parti des Guise, est aussitôt chargé de l’expédition, et le duc lui recommande, sur toutes choses, de ne blesser ni tuer Castelnau, mais de l’amener vivant dans Amboise, parce qu’étant un des principaux chefs du parti opposé, on attendait de lui les plus sérieux éclaircissements.

Nemours part, il environne Noisai, il se montre de telles forces que Castelnau conçoit l’impossibilité de se défendre ; l’oserait-il d’ailleurs dans la sorte de négociation qu’il a eu l’air d’entamer, et sachant encore aux mains des Guise, sa chère Juliette, qui chaque jour lui fait dire de temporiser.

Castelnau propose une conférence, Nemours l’accorde, et demande au baron sitôt qu’il le voit, quel est l’objet de ces dispositions militaires ; comment il a pu naître dans l’esprit d’un brave homme comme lui, de n’aborder la cour que les armes à la main,