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de toutes dans le cœur d’un Français, est l’amour de son pays. On ne la perd pas, monsieur, cette sublime vertu, pour avoir ramené à plus de candeur et de simplicité, la manière de servir l’Eternel.

— Je connais vos sophismes à tous, Juliette ; c’est sous ces fausses apparences de vertu que vous déguisez tous les vices les plus à redouter dans un état ; et dans ce moment-ci, nous le savons, vous ne prétendez à rien moins qu’à culbuter l’administration actuelle, qu’à couronner l’un de vos chefs, et qu’à bouleverser tout en France.

— Je pardonnerais ces préjugés à votre frère, monsieur ; nourri dans le sein d’une religion qui nous déteste, tenant une partie de ses honneurs du chef de cette religion qui nous proscrit, il doit nous juger d’après son coeur….. Mais vous, monsieur le duc, vous qui connaissez les Français, vous qui les avez commandés dans les champs de la gloire, pouvez-vous imaginer que le refus d’admettre telle ou telle opinion, puisse jamais éteindre en eux l’amour de la patrie ? Voulez-vous les ramener, ces braves gens, le voulez-vous sincèrement ? Montrez-vous