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et remplis à la fois d’amour et de vénération, ils éprouveront plus que jamais la haine due à la mémoire du parricide qui put trancher une si belle vie.

Unique déesse des Français, sainte et divine liberté, permets qu’aux pieds de tels autels nous répandions encore quelques larmes sur la perte de tes deux plus fidèles amis ; laisse-nous enlacer des cyprès aux guirlandes de chêne dont nous t’environnons. Ces larmes amères purifient ton encens, et ne l’éteignent pas ; elles sont un hommage de plus à tous ceux que nos cœurs te présentent… Ah ! cessons d’en répandre, citoyens ; ils respirent, ces hommes célèbres que nous pleurons ; notre patriotisme les revivifie ; je les aperçois au milieu de nous… Je les vois sourire au culte que notre civisme leur rend. Je les entends nous annoncer l’aurore de ces jours sereins et tranquilles où Paris, plus superbe que ne fut jamais l’ancienne Rome, deviendra l’asile des talents, l’effroi des despotes, le temple des arts, la patrie de tous les hommes libres. D’un bout de la terre à l’autre, toutes les nations envieront l’honneur d’être alliées au peuple français. Rem-