Page:Sade - Les Crimes de l’amour, 1881.djvu/27

Cette page n’a pas encore été corrigée

mun, de l’éviter le plus possible et de cacher surtout avec le plus grand soin, qu’elle eût jamais été chargée d’aucunes négociations vis-à-vis de lui.

Juliette comptant sur la parole du duc, fit dire à son père de temporiser. Le baron la crut, et eut tort.

Pendant ce temps, la Renaudie, dont on a vu précédemment le zèle et l’activité, perdit malheureusement la vie dans la forêt de Château-Renaud[1]. Tout fut trouvé dans les papiers de la Bigne, son secrétaire ; et le duc, plus éclairé dès lors sur la réalité des projets du baron de Castelnau, bien convaincu que les démarches de Juliette n’étaient plus qu’un jeu, ayant plus que jamais le dessein de la conserver près de lui, se résolut enfin à

  1. Il fut tué par un page du jeune Pardaillan : celui-ci l’ayant rencontré dans la forêt de Château-Renaud, courut sur lui le pistolet à la main ; la Renaudie passa deux fois son épée au travers du corps de Pardaillan, dont il était cousin. Le page décharge sur-le-champ son arquebuse sur la Renaudie et l’étend sur le corps de son maître. On apporta le cadavre de la Renaudie à Amboise ; on l’attacha à une haute potence au milieu du pont, avec cette inscription : « La Renaudie, dit la Forêt, chef des rebelles ».