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querelles avec ses confrères ; le vicomte et lui entreprirent ensemble de longs voyages ; ils parcourent les Pays-Bas, l’Angleterre, l’Espagne et l’Italie ; la mort du père de notre héros les ramena en France.

Il rencontra dans la diligence qui le conduisait à Paris, une jeune fille d’une beauté remarquable, mademoiselle Aroult ; elle était protestante ; ses parents avaient figuré parmi les victimes de la révocation de l’Édit de Nantes ; ils lui avaient fait prêter serment de ne jamais épouser un catholique. Ce fut en vain que Sade, animé pour elle de la passion la plus vive, lui offrit sa main ; elle refusa, sans nier toutefois l’impression qu’il avait produite sur son cœur. C’est dans un sentiment de vengeance qu’il s’est plu à accumuler sur elle outrages et infortunes, car les romans de Sade sont des autobiographies ; Justine, c’est mademoiselle Aroult ; Juliette, c’est la comtesse de Bray ; l’oncle c’est le père Vitin.

On sait quelle était l’immoralité qui régnait à la cour de Louis XV ; Sade se précipita avec ardeur dans tous les excès ; son nom devint célèbre ; on parla de lui