Page:Sade - Les Crimes de l’amour, 1881.djvu/227

Cette page n’a pas encore été corrigée

« Zoloé a l’Amérique pour origine. Sur les limites de la quarantaine[1], elle n’en a pas moins la prétention de plaire comme à vingt-cinq ; un ton très insinuant, une dissimulation hypocrite consommée ; à tout ce qui peut séduire et captiver, elle joint l’ardeur la plus vive pour les plaisirs, une avidité d’usurier pour l’argent qu’elle dissipe avec la promptitude d’un joueur, un luxe effréné qui engloutirait les revenus de dix provinces. Elle n’a jamais été belle ; mais sa coquetterie déjà raffinée avait attaché à son char un essaim d’adorateurs. Loin de se disperser par son mariage avec le comte Bermont, ils jurèrent tous de ne pas être malheureux, et Zoloé, la sensible Zoloé, ne put consentir à leur faire violer leur serment. De cette union sont nés un fils et une fille, aujourd’hui attachés à la fortune de leur illustre beau-père. »

Quant à Laureda, elle justifie l’opinion qu’on a conçue de la nation espagnole : « elle est tout feu et tout amour. Fille d’un comte

  1. Le comte François de Cabarus, né à Bayonne, mort en 1810, célèbre par ses opérations financières en Espagne.