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On a dit que l’édition de 1797 avait été exécutée avec luxe ; c’est une erreur ; l’impression est fort ordinaire ; les gravures sont bien médiocres[1].

Les dessins originaux existent encore aujourd’hui, avec des annotations de la main de Sade, dans le cabinet d’un bibliophile qui

  1. On comprend sans peine que Justine ne figure guère sur les catalogues des livres publiés en France ; un exemplaire de l’édition de 1791, 2 vol. in-8º (gravures ajoutées), se montra cependant au catalogue Pixérécourt, numéro 1239, mais il ne passa pas aux enchères. Nous trouvons aussi les dix volumes sur le catalogue de la bibliothèque (non destinée à la vente) de M. Joachim Gomez de la Cortina, à Madrid (1855, nº 3908) ; ces dix volumes sont indiqués comme ayant coûté trois mille réaux, (750 francs). Ils se montrent aussi au catalogue d’une importante collection qu’un libraire fort connu à Paris, M. Techener, avait envoyée à Londres pour y être livrée aux enchères et qu’un incendie a détruite le 29 juin 1865. Le comte Tullio Dandolo, dans ses Reminisence fantasie, scherzi litterari (Turin, 1840), avance que l’empereur Napoléon défendit, sous peine de mort, la lecture de Justine aux militaires de ses armées. Nous n’avons trouvé nulle autre part l’indication de cette prohibition qui nous paraît dénuée de vérité historique.