Page:Sade - Les Crimes de l’amour, 1881.djvu/213

Cette page n’a pas encore été corrigée

écrit ce que l’on va lire ici. Ne sommes-nous donc pas autorisés à croire que, sous ce rapport, il est fait pour parvenir à la postérité la plus reculée ? La Vertu même, dût-elle en frémir un instant, peut-être faudrait-il oublier ses larmes pour l’orgueil de posséder en France une aussi piquante production. »

On voit que de Sade avait la précaution de donner son livre comme l’oeuvre d’un auteur déjà décédé. On prétend d’ailleurs que, dans la conversation, il ne faisait aucune difficulté de reconnaître la paternité de ses monstrueuses productions.

Citons encore le jugement qu’il porte sur un homme célèbre avec lequel il avait eu, nous l’avons déjà dit, de vives altercations :

« Mirabeau voulut être libertin pour être quelque chose ; il n’est et ne sera pourtant rien toute sa vie. »

Une note ajoute :

« Une des meilleures preuves du délire et de la déraison qui caractérisent la France en 1789, est l’enthousiasme ridicule qu’inspire ce vil espion de la monarchie. Quelle idée reste-t-il aujourd’hui de cet homme immoral et de fort peu d’esprit ? Celle d’un traître, d’un fourbe et d’un ignorant. »