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et bien conservé ne se cède guère aujourd’hui à moins de 600 et 800 francs. — Il y a eu, pour Justine, une condamnation le 19 mai 1815, et une autre condamnation a été insérée au Moniteur du 15 décembre 1843.

Justine est un récit d’atrocités et de folies sanguinaires beaucoup plus qu’érotiques ; la difficulté de comprendre le motif qui avait pu dicter cet ouvrage a fait quelquefois supposer la folie chez son auteur. Cependant, comme le fait observer M. Paul Lacroix, dans la 5e de ses Dissertations sur divers points curieux de l’histoire de France, plusieurs personnages ont pu lui servir de modèle, et notamment le maréchal de France, Gilles de Rais ou Retz étranglé en 1440 et qui avait exécuté une partie de ce que Sade a décrit.[1]

La préface mise en tête de l’édition de Justine de 1797 est curieuse à plusieurs égards ; nous la placerons ici. C’est d’ailleurs

  1. Voir sur ce personnage trop célèbre une notice de M. Armand Guiraud. 1836, in-8º, et un article de M. Vallet de Viriville : 495. Nouvelle-Biographie générale. XLI, 496.