Page:Sade - Les Crimes de l’amour, 1881.djvu/21

Cette page n’a pas encore été corrigée

jeune guerrier, combattant aux yeux de sa maîtresse, aurait pour récompense les lauriers que cette belle fille lui préparerait chaque jour ?

Dans le dessein de reconnaître les environs, Castelnau, Juliette et Raunai s’étaient avancés un matin, suivis de très peu de gens de guerre, jusque dans l’un des faubourgs de la ville de Tours.

Le comte de Sancerre, détaché d’Amboise, venait de battre ces quartiers, lorsqu’on lui dit que quelques protestants se trouvent près de là.

Il vole au faubourg indiqué, et pénétrant à la hâte dans l’appartement du baron, il lui demande ce qu’il vient faire dans cette ville… la raison qui l’y amène avec des soldats, et s’il ignore que le port d’armes est défendu ?

Castelnau répond qu’il va à la cour pour des affaires dont il n’a nul compte à rendre, et que s’il était vrai que quelques motifs de rébellion l’y conduisissent, il n’aurait pas sa fille avec lui.

Sancerre, peu satisfait de cette réponse, est obligé d’exécuter ses ordres. Il commande à ses soldats d’arrêter le baron ; mais celui-