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ce matin. Chaque fois qu’elle a l’honneur de la revoir, elle a une raison de plus d’ajouter à sa reconnaissance. »

Malgré les demandes du docteur Royer-Collard, Sade demeura à Charenton, protégé par le directeur de cette maison, l’abbé Culmier, qui, d’après la Biographie universelle, était un homme d’une morale fort relâchée. Les spectacles furent interdits, mais bientôt on les remplaça par des bals et des concerts où les mêmes abus se reproduisirent. Royer-Collard renouvela ses observations, ses efforts, et le ministre interdit ces nouveaux et dangereux divertissements, par un arrêté du 6 mai 1813.

La Revue rétrospective nous fournit encore un curieux passage d’une lettre jusqu’alors inédite, adressée par Mirabeau à M. Boucher, premier commis de la police. Elle est de l’époque où il était détenu à Vincennes :

« M. de Sade a mis hier en combustion le donjon et m’a fait l’honneur, en se nommant et sans la moindre provocation de ma part, comme vous croyez bien, de me dire les plus infâmes horreurs. J’étais, disait-il moins décemment, le favori de M. de Rougemont