Page:Sade - Les Crimes de l’amour, 1881.djvu/172

Cette page n’a pas encore été corrigée

« Ce n’est pas tout encore. On a eu l’imprudence de former un théâtre dans cette maison, sous prétexte de faire jouer la comédie par les aliénés, et sans réfléchir aux funestes effets qu’un appareil aussi tumultueux devait nécessairement produire sur leur imagination. M. de Sade est le directeur de ce théâtre. C’est lui qui indique les pièces, distribue les rôles et préside aux répétitions. Il est le maître de déclamation des acteurs et des actrices et il les forme au grand art de la scène. Le jour des représentations publiques, il a toujours un certain nombre de billets d’entrée à sa disposition et, placé au milieu des assistants, il fait en partie les honneurs de la salle. Il est en même temps auteur dans les grandes occasions ; à la fête du directeur, par exemple, il a toujours soin de composer ou une pièce allégorique en son honneur ou au moins quelques couplets à sa louange.

« Il n’est pas nécessaire de faire sentir à Votre Excellence le scandale d’une pareille existence, et de lui représenter les dangers de toute espèce qui y sont attachés. Si ces détails étaient connus du public, quelle idée