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qui jouissait d’une fortune considérable eût pu devenir copiste d’ouvrages aussi affreux moyennant un salaire. On ne pouvait douter qu’il n’en fût l’auteur, lui dont le cabinet était tapissé de grands tableaux représentant les principales obscénités du roman de Justine.

« Le 23 ventôse, j’eus l’honneur de rendre compte de toute l’opération à Son Excellence le ministre de la police générale et de lui demander quelle marche j’avais à suivre pour parvenir à la punition d’un homme aussi profondément pervers. Après diverses conférences que j’eus avec Son Excellence, desquelles il résulta qu’une poursuite judiciaire causerait un éclat scandaleux qui ne serait point racheté par une punition assez exemplaire, je le fis déposer à Sainte-Pélagie, le 12 germinal de la même année, pour le punir administrativement.

« Au mois de floréal suivant, Son Excellence le ministre de la justice me demanda les pièces relatives à cette affaire pour aviser, m’écrivait-il, aux moyens qu’il serait convenable de prendre, et en référer aux consuls, s’il y avait lieu.