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rendit à la liberté ; il traversa l’époque de la Terreur en affichant les opinions en vogue, et il aurait pu vivre tranquille s’il n’avait audacieusement publié les ouvrages qui ont voué son nom à l’infamie. Le Directoire, fort indulgent à l’endroit des attaques dirigées contre la morale, ferma les yeux ; mais un gouvernement plus ferme ne voulut pas laisser à un maniaque dangereux, une liberté dont il abusait effrontément.

La Revue rétrospective, publiée par M. J. Taschereau, renferme, au sujet de la détention de Sade, quelques documents administratifs importants, et qui méritent d’être lus. Le rapport du préfet de police, celui du directeur de l’hospice de Charenton, sont des pièces essentielles dans un pareil dossier.


Rapport du Conseiller d’État, Préfet de police, à Son Excellence le Sénateur, ministre de la police générale, le 21 fructidor an XII.

« Son Excellence, par sa note du 6 de ce mois, me demande un rapport sur le nommé Sade, détenu à Charenton.

« Dans les premiers jours de ventôse an IX,