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que penser comme nos grands maîtres, qu’honorer comme eux la vertu, devient une preuve indubitable que je suis l’auteur du livre où elle est le plus humiliée, on avouera que c’est là où la logique de Villeterque éclate dans tout son jour. Je prouve que sans mettre en action la vertu, il est impossible de faire un bon ouvrage dramatique ; je l’élève, puisque je pense et que je dis que l’indignation, la colère, les larmes doivent être le résultat des insultes qu’elle reçoit ou des malheurs qu’elle éprouve, et de là, selon Villeterque, il s’ensuit que je suis l’auteur du livre exécrable où l’on voit précisément tout le contraire des principes que je professe et que j’établis ! Oui, certes, tout le contraire ; car l’auteur du livre dont il s’agit ne semble prêter au vice de l’empire sur la vertu que par méchanceté… que par libertinage ; dessein perfide duquel sans doute il n’a pas cru devoir retirer aucun intérêt dramatique, tandis que les modèles que je cite ont toujours pris une marche contraire et que moi, tant que ma faiblesse m’a permis de suivre ces maîtres, je n’ai montré le vice dans mes ouvrages que sous les couleurs les