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que je méprise celui de Villeterque[1].

Après cette première gentillesse, l’écrivassier entre en matière ; suivons-le, si le dégoût ne nous arrête pas ; car il est difficile de

  1. C’est ce même mépris qui me fit garder le silence sur l’imbécile rapsodie diffamatoire d’un nommé Despaze, qui prétendait aussi que j’étais l’auteur de ce livre infâme que pour l’intérêt même des mœurs on ne doit jamais nommer. Sachant que ce polisson n’était qu’un chevalier d’industrie, vomi par la Garonne pour venir stupidement dénigrer à Paris des arts dont il n’avait pas la moindre idée, des ouvrages qu’il n’avait jamais lus et d’honnêtes gens qui auraient dû se réunir pour le faire mourir sous le bâton ; parfaitement instruit que cet homme obscur, ce bélitre, n’avait durement forgé quelques détestables vers que dans cette perfide intention, des effets de laquelle le mendiant attendait un morceau de pain, je m’étais décidé à le laisser honteusement languir dans l’humiliation et l’opprobre où le plongeait incessamment son barbouillage, craignant de souiller mes idées en les laissant errer, même une minute, sur un être aussi dégoûtant. Mais comme ces messieurs ont imité les ânes qui braient tous à la fois, quand ils ont faim, il a bien fallu, pour les faire taire, frapper sur tous indistinctement. Voilà ce qui me contraint à les tirer un instant, par les oreilles, du bourbier où ils périssaient, pour que le public les reconnaisse au sceau de l’ignominie dont se couvre leur front ; et ce service rendu à l’humanité, je les replonge d’un coup de pied l’un et l’autre au fond de l’égoût infect où leur bassesse et leur avilissement les feront croupir à jamais.