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gnés de la cour ; le duc, le cardinal sont mis à la tête de tout ; et les furies viennent secouer leurs couleuvres sur ce malheureux pays à peine relevé d’une guerre opiniâtre, où ses armées et ses finances avaient été presque entièrement épuisées.

Tel affreux que soit ce tableau, il était nécessaire à tracer avant que d’offrir le trait dont il s’agit. Avant que de dresser les potences d’Amboise, il fallait montrer les causes qui les élevaient… il fallait faire voir quelles mains les arrosaient de sang, de quels prétextes osaient se couvrir enfin les instigateurs de ces troubles.

Tout était encore à Blois dans la plus parfaite sécurité, lorsqu’une multitude d’avis différents vint réveiller l’attention des Guise.

Un courrier chargé de dépêches secrètes et relatives aux circonstances, est assassiné près des portes de Blois ; un autre venant de l’inquisition, adressé au cardinal de Lorraine, éprouve à peu près le même sort ; l’Espagne, les Pays-Bas, plusieurs cours d’Allemagne avertissent la France qu’il se trame une conspiration dans son sein ; le duc de Savoie