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que celui d’une prolixité… dont les seuls marchands de poivre le remercieront.

Peut-être devrions-nous analyser ici ces romans nouveaux, dont le sortilège et la fantasmagorie composent à peu près tout le mérite, en plaçant à leur tête le Moine, supérieur, sous tous les rapports, aux bizarres élans de la brillante imagination de Radgliffe ; mais cette dissertation serait trop longue ; convenons seulement que ce genre, quoiqu’on en puisse dire, n’est assurément pas sans mérite ; il devenait le fruit indispensable des secousses révolutionnaires dont l’Europe entière se ressentait. Pour qui connaissait tous les malheurs dont les méchants peuvent accabler les hommes, le roman devenait aussi difficile à faire que monotone à lire ; il n’y avait point d’individu qui n’eût plus éprouvé d’infortunes en quatre ou cinq ans, que n’en pouvait peindre en un siècle le plus fameux romancier de la littérature ; il fallait donc appeler l’enfer à son secours, pour se composer des titres à l’intérêt, et trouver dans le pays des chimères, ce qu’on savait couramment en ne fouillant que l’histoire de l’homme dans cet âge de fer. Mais