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tant qu’un des modes de ce cœur étonnant, dont la profonde étude est si nécessaire au romancier, et que le roman, miroir fidèle de ce cœur, doit nécessairement en tracer tous les plis.

Savant traducteur de Richardson, Prévôt, toi, à qui nous devons d’avoir fait passer dans notre langue les beautés de cet écrivain célèbre, ne t’es-t-il pas dû pour ton propre compte un tribut d’éloges, aussi bien mérité ; et n’est-ce pas à juste titre qu’on pourrait t’appeler le Richardson français ; toi seul eus l’art d’intéresser longtemps par des fables implexes, en soutenant toujours l’intérêt, quoiqu’en le divisant ; toi seul, ménageas toujours assez bien tes épisodes, pour que l’intrigue principale dût plutôt gagner que perdre à leur multitude ou à leur complication ; ainsi cette quantité d’évènements que te reproche Laharpe, est non-seulement ce qui produit chez toi le plus sublime effet, mais en même temps ce qui prouve le mieux, et la bonté de ton esprit, et l’excellence de ton génie. « Les Mémoires d’un homme de qualité, enfin (pour ajouter à ce que nous pensons de Prévôt, ce que d’autres que nous ont