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Henri II vivait encore : on lui fit voir qu’il s’en fallait bien que le parlement fût en état de juger les affaires des réformés condamnés à mort par l’édit d’Ecouen, puisque la plupart des membres de cette compagnie étaient du parti qui déplaisait à la cour.

Le roi se transporte au palais, il voit qu’on ne lui en impose point ; les conseillers Dufaur, Dubourg, Fumée, Laporte, et de Foix sont arrêtés, le reste s’évade. Rome aigrit au lieu d’apaiser ; la France est pleine d’inquisiteurs ; le cardinal de Lorraine organe du Pape, hâte la condamnation des coupables ; Dubourg perd la tête sur un échafaud ; de ce moment tout s’émeut, tout s’enflamme.

Henri meurt ; la France n’est plus conduite que par une italienne peu aimée, par des étrangers qu’on déteste, et par un monarque infirme, à peine âgé de seize ans : les ennemis des Guise croyent toucher à l’instant du triomphe ; la haine, l’ambition et l’envie toujours à l’ombre des autels, se flattent d’agir en assurance. Le Connétable, la duchesse de Valentinois sont bientôt éloi-