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L’épicuréïsme des Ninon-de-Lenclos, des Marion-de-Lorme, des marquis de Sévigné et de Lafare, des Chaulieu, des St Evremond, de toute cette société charmante enfin, qui, revenue des langueurs du dieu de Cythère, commençait à penser comme Buffon, qu’il n’y avait de bon en amour que le physique, changea bientôt le ton des romans ; les écrivains qui parurent ensuite, sentirent, que les fadeurs n’amuseraient plus un siècle perverti par le régent, un siècle revenu des folies chevaleresques, des extravagances religieuses, et de l’adoration des femmes ; et trouvant plus simple d’amuser ces femmes ou de les corrompre, que de les servir ou de les encenser, ils créèrent des évènements, des tableaux, des conversations plus à l’esprit du jour ; ils enveloppèrent du cynisme, des immoralités, sous un style agréable et badin, quelquefois même philosophique, et plurent au moins s’ils n’instruisirent pas.

Crébillon écrivit le Sopha, Tanzai, les Égarements de cœur et d’esprit, etc. Tous romans qui flattaient le vice et s’éloignaient de la vertu, mais qui, lorsqu’on les donna, devaient prétendre aux plus grands succès.